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Libération
Etat-civil

Le prénom Fañch conforté par la cour d’appel d’Angers

La cour d’appel d’Angers a jugé ce vendredi 28 février irrecevable la procédure intentée par le parquet qui réclamait la suppression du prénom breton Fañch d’un acte de naissance à cause du tilde.
Le tribunal d'Angers en novembre 2022. (Jean-Michel Delage/Hans Lucas)
publié le 28 février 2025 à 17h48
(mis à jour le 28 février 2025 à 17h50)

Le petit Fañch a bien le droit de s’appeler Fañch. Ce vendredi 28 février, la cour d’appel d’Angers a jugé irrecevable la procédure intentée par le parquet d’Angers qui réclamait la suppression du prénom breton Fañch d’un acte de naissance à cause du tilde.

La cour a conclu à l’irrecevabilité en raison de «violations des règles de procédure», a ainsi précisé Iannis Alvarez, avocat de la famille du petit garçon. «Le procureur avait visé les parents et pas le petit Fañch, ce qui posait un problème juridique, puisque vous ne pouvez pas faire un procès à quelqu’un que vous ne mettez pas dans la procédure.» Selon leur conseil, les parents du petit garçon étaient «très heureux que tout ça s’arrête».

«Contraire à l’intérêt de l’enfant»

En début d’année 2024, ce couple du Maine-et-Loire avait été convoqué devant un juge des affaires familiales pour avoir prénommé leur fils Fañch (François en breton) orthographié avec un tilde (~).

«En l’espèce, le tilde sur le n du prénom Fañch n’est pas un signe diacritique retenu par la langue française» aux termes d’une circulaire du 23 juillet 2014, avait indiqué le ministère public qui avait estimé par conséquent que ce prénom était «contraire à l’intérêt de l’enfant». Le parquet d’Angers avait demandé au juge des affaires familiales d’ordonner la suppression du prénom Fañch de l’acte de naissance et d’attribuer à l’enfant un autre prénom avec l’accord des parents ou à défaut sans leur accord».

Le prénom Fañch a, à plusieurs reprises, provoqué des procédures judiciaires. L’exemple le plus récent provenant de Lorient, cette semaine, où une chambre civile du tribunal s’est prononcée en faveur de l’utilisation du tilde dans le même prénom Fañch, qui avait été refusé par le parquet de la sous-préfecture du Morbihan.

A chaque fois, la justice a validé l’utilisation de ce signe qui «n’est pas inconnu de la langue française» comme le soulignait en novembre 2018 la cour d’appel de Rennes. Mais malgré des promesses récurrentes, la circulaire ministérielle de 2014, invoquée par le procureur de la République de Lorient, listant les signes autorisés sur certaines lettres (accents, tréma, cédille… mais pas le tilde), n’a jamais été modifiée.