En octobre, la ministre de l’Intérieur britannique, Suella Braverman, prononçait un discours inquiétant lors de la conférence des conservateurs, à Birmingham. «Ce n’est pas la “liberté d’expression” que de protester violemment, […] ce n’est pas un droit humain que de vandaliser des propriétés», «on ne peut pas déclencher une émeute ou se coller aux routes et s’en tirer à bon compte», martelait-elle devant les membres de son parti. Dans son viseur : les éco-activistes qui perturbent la circulation à Londres, lancent de la peinture orange ou s’attachent à des objets et bâtiments. Braverman promettait alors d’arrêter «la horde», qu’elle avertissait : «Nous continuerons à vous mettre derrière les barreaux.»
«Si vous emprisonnez dix d’entre nous, cent prendront la relève»
Promesse tenue : le mois suivant, lors de la COP 27, 30 activistes sont arrêtés et passent par la case prison. Si l’immense majorité de ceux qui se font attraper est rapidement relâchée, une partie d’entre eux sont convoqués devant la justice. Un tournant est pris fin avril : deux militants de Just Stop Oil qui avaient escaladé le pont de Dartford et causé jusqu’à trente-six heures de bouchons sont condamnés à plus de deux ans et demi de prison. Une sentence qui, selon le groupe, est la plus longue jamais imposée au Royaume-Uni pour une action pacifique d’éco-activisme. Le juge