Jour de marché, sous le soleil de Nevers, capitale de la Nièvre. Sébastien Grelet, 41 ans, vend des branches de buis. Cinq euros le petit paquet enveloppé de papier-alu, «vous passez à l’église le bénir et ça porte bonheur. C’est bien utile en ce moment». Le coffre de sa voiture est plein – il compte se faire 300 euros dans le week-end en vendant ces bouts de branches, récupérées dans le jardin d’amis de ses parents. Bon côté du confinement : «Avec la règle des 10 km, je vais bien vendre, je pense. Les gens ne peuvent pas aller dans la campagne en chercher eux-mêmes.» Un homme s’approche, les bras chargés de sacs de courses. Une mèche grise tombe sur ses yeux, qui complique sa recherche dans le porte-monnaie : «Cinq euros… non mais cinq euros… Tout le monde profite de ce confinement pour nous escroquer.» Il tend l’appoint en pestant et trace, le masque de traviole. La Nièvre est depuis vendredi soir minuit en vigilance rouge écarlate sur la carte Covid du gouvernement. Le département a rejoint le troupeau des 19 territoires confinés, où l’épidémie flambe. «La situation est très inquiétante ici. En quinze jours, notre taux d’incidence a doublé, passant de 170 à 340. L’épidémie est devenue hors de contrôle», alerte Alain Lassus, le président du conseil départemental – et médecin généraliste dans une autre vie.

Mais pourquoi diable le virus est-il à ce point actif dans la Nièvre, alors que les départements voisins semblent plutôt épargnés ? Que dans l