Geoffrey a posé la même question à trois reprises. «C’est fou, non ?» Le professeur de mathématiques, dans un collège en banlieue parisienne, est un «gars de gauche». Il a voté pour Benoît Hamon puis Jean-Luc Mélenchon au premier tour des deux dernières élections présidentielles. Il a glissé deux fois le bulletin «Emmanuel Macron» pour faire barrage à Marine Le Pen. «Je l’ai fait très facilement en 2017. Je n’étais pas conquis par le personnage mais je me disais qu’il ferait quelques trucs intéressants, dit-il dans un café parisien. J’ai eu beaucoup plus de mal en 2022. Il y avait un débat autour de moi, des gens qui ne voulaient plus faire barrage. Je me suis pris la tête pour les convaincre. Ils avaient des bons arguments mais on ne peut pas mettre Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan.»
Un boomerang lui revient en pleine poire. Geoffrey a reçu quelques messages. Des mots taquins. Des potes qui lui rappellent les discussions du passé. Le père de deux marmots monte dans les tours. «Franchement, c’est la honte. J’écoute les d