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Libération
Accidentologie

Les airbags Takata à l’origine d’un nouvel accident mortel à Reims

Il s’agit du quatorzième décès causé dans le pays par les équipements défectueux, et le deuxième dans l’Hexagone.
Un mécanicien retire d'une voiture un module d'airbag fabriqué par le fabricant japonais Takata, dans un garage de Mulhouse, dans l'est de la France, le 19 février 2025. (Sébastien Bozon/AFP)
publié le 17 juin 2025 à 8h14

Le scandale Takata se poursuit. Un nouvel accident mortel est survenu le 11 juin à Reims (Marne), impliquant l’explosion d’un airbag de la marque japonaise à bord d’une Citroën C3, a fait savoir lundi 16 juin le parquet de Reims. Il s’agit du deuxième décès dû à ces dispositifs défaillants en métropole, et du quatorzième décès en France.

Selon les informations de Radio France, la victime est une mère de famille d’une quarantaine d’années. Une mineure de 13 ans se trouvait également à bord et a été blessée. L’autopsie de la femme décédée «confirme la responsabilité de l’airbag» Takata, dont l’explosion a provoqué «de très graves blessures» ayant entraîné sa mort, a expliqué ce mardi 17 juin le procureur de Reims.

Le véhicule de la victime a été «heurté par l’arrière par un poids lourd pour une raison indéterminée». En raison de ce choc, la voiture a ensuite percuté un muret en béton et s’est immobilisée à contresens, a précisé le procureur François Schneider. L’airbag Takata a été «éjecté du véhicule» et retrouvé sur la route. Une «pièce métallique» a été retrouvée «dans le larynx de la victime».

Le «numéro de série de l’airbag correspond à la série qui a fait l’objet d’un rappel constructeur», a précisé le procureur. Le parquet de Reims a alors ouvert une enquête pour homicide involontaire puis s’est dessaisi au profit du parquet de Paris (pôle social consommation et environnement), qui regroupe les procédures dans le dossier Takata au niveau national.

Douze accidents en Outre-mer

Un autre décès lié au déclenchement d’un airbag défectueux avait été enregistré fin mars en Guadeloupe. Jusqu’à l’annonce de ce décès, le ministère des Transports avait recensé 29 accidents ayant provoqué onze morts outre-mer et un en métropole.

Et si Citroën a annoncé le 17 février l’immobilisation de près de 237 000 voitures, 2,3 millions de véhicules seraient néanmoins encore concernés en métropole.

Le défaut de ces airbags réside dans une petite cartouche de nitrate d’ammonium censée gonfler le coussin lors d’un impact et dans le manque d’étanchéité de la capsule de ces airbags. Cette méthode a permis à l’entreprise japonaise d’être compétitive et de conquérir 20 % du marché mondial des airbags. Ce composant peut cependant mal vieillir, surtout dans les zones humides et chaudes, provoquant une explosion trop puissante et incontrôlée de l’airbag lors d’un accident. Une pièce peut alors éclater et envoyer des bouts métalliques à haute vitesse contre le conducteur.

Mise à jour : à 10 h 46, avec l’ajout des déclarations du procueur sur les détails de l’accident et les résultats de l’autopsie.