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Moisson

Les céréaliers vivent «la pire récolte de blé depuis quarante ans en France», selon la FNSEA

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Les aléas climatiques ont rendu la récolte de blé «catastrophique», selon le syndicat, qui en appelle au gouvernement démissionnaire, avec une liste de demandes, pour accompagner les agriculteurs céréaliers.
Moisson dans le nord de la France, à Ferin, le 20 juillet. (François Greuez/SIPA)
par Emmanuelle Milon
publié le 7 août 2024 à 20h28

«C’est une année bien basse, soupire Geoffroy Serreau, il va y avoir un manque à gagner.» Ce matin, ce céréalier du Gâtinais a dû, une fois de plus, interrompre la moisson de son blé en raison d’une averse. Ces derniers temps, c’est presque devenu une habitude : «Depuis début juillet, on a été forcés d’arrêter la récolte à plusieurs reprises. La moissonneuse refoule quand le blé est trop humide.» La pluie, adversaire redoutable cette année, assène son dernier coup aux agriculteurs français : si la récolte n’est pas encore terminée, les pertes sont estimées entre 25 % et 30 %. Une baisse historique, «une moisson catastrophique», selon le syndicat agricole FNSEA.

Une baisse des surfaces de blé cultivées et une qualité dégradée

D’abord il y a eu la météo automnale. Les précipitations abondantes d’octobre 2023 ont rendu impossible les semis de blé sur certaines parcelles. «Beaucoup de céréaliers n’ont pas pu semer dans de bonnes conditions. Il y avait trop d’eau dans les champs, les surfaces cultivées en blé ont été réduites», explique Sébastien Marty, directeur général de la Coopérative agricole des producteurs du Gâtinais (Caproga). Dans la zone où il travaille – qui comprend le Loiret et l’Yonne principalement –, le rendement en blé affiche une baisse de 20 % par rapport aux moyennes sur cinq ans, avec des écarts très importants : de moins 40 % à moins 15 % pour certains céréaliers. A la réduction des surfaces cultivées s’est ajoutée la météo pluvieuse de l