Un état des lieux mitigé. Ce mardi 16 septembre, la direction des politiques sociales de la Caisse des dépôts a dévoilé son étude sur l’évolution de la place des femmes dans les conseils municipaux. S’appuyant notamment sur les données du répertoire national des élus avant et après les élections de 2020, l’enquête permet de faire le point sur la situation vingt-cinq ans après la première loi sur la parité, et quelques mois avant les prochaines élections municipales, en mars.
Sur les 505 700 conseillers municipaux élus en 2020, 41,5 % sont des femmes, soit une augmentation de 2,3 points par rapport aux précédentes élections, en 2014. Les départements de l’Ile-de-France, les Bouches-du-Rhône et le Rhône tirent leur épingle du jeu, avec une proportion de femmes comprise entre 46 et 51 %. A l’inverse, les communes de moins de 1 000 habitants font figure de mauvaises élèves, avec un taux moyen de femmes de 37,6 %. Un maigre score qui pourrait toutefois s’améliorer lors des prochains scrutins locaux, lors desquels, pour la première fois, les communes de moins de 1 000 habitants seront elles aussi soumises à l’obligation de parité.
Encore peu de femmes maires
Si le taux d’élues municipales augmente, encore faut-il regarder quelles fonctions elles occupent. Ainsi, on s’approche du 50-50 chez les conseillers municipaux non indemnisés (45,8 % de femmes), mais on s’en éloigne à mesure que les responsabilités augmentent : 40,9 % de femmes parmi les conseillers qui touchent une indemnité, 36,4 % parmi les adjoints au maire et, patatras, 17,5 % lorsqu’il s’agit d’occuper la fonction de maire.
L’enquête de la Caisse des dépôts montre en outre que les personnes élues maires en 2020 avaient «dans la majorité des cas déjà occupé par le passé des fonctions d’élu indemnisé». Et de préciser : «Or les femmes disposent d’une moindre expérience que les hommes sur des fonctions d’élu indemnisé, ce qui peut diminuer leurs chances de devenir maires.» Les femmes sont moins à même que les hommes de perdurer dans les conseils municipaux, l’étude notant que «la probabilité relative pour une femme détenant un mandat municipal début 2020 d’être reconduite lors des élections est de 0,7 fois celles d’un homme». Le rapport ne permet pas de savoir si cela résulte du fait qu’elles ne se présentent qu’une fois ou de leur échec à l’élection suivante.
Les femmes élues au scrutin municipal en 2020 étaient par ailleurs tendanciellement plus jeunes que leurs homologues masculins, à 49,9 ans contre 52,2 ans chez ces derniers. «L’engagement dans les conseils municipaux semble connaître un regain chez les hommes au moment du départ à la retraite, alors que rien de tel ne s’observe chez les femmes», note la Caisse des dépôts.