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Manifesations

Les «convois de la liberté» approchent de Paris, Macron appelle «au plus grand calme»

Partis en convois de toute la France, des opposants au pass vaccinal ou au gouvernement approchent de la capitale, en dépit de l’interdiction de la préfecture de police et de la fermeté affichée par les autorités. Dans le même temps, Emmanuel Macron prône l’apaisement.
Le "convoi de la liberté" en escale à Dijon, ce vendredi. (Frédéric Pasquini/Hans Lucas pour Libération)
publié le 11 février 2022 à 18h54

Partis de toute la France, des milliers d’opposants au pass vaccinal ou au gouvernement, rassemblés sous la bannière de «convoi de la liberté», se rapprochent ce vendredi soir de Paris. Et ce, en dépit de l’interdiction décrétée par la préfecture de police – que vient de confirmer le tribunal administratif – ainsi que de la fermeté affichée par les autorités.

La police a estimé dans l’après-midi le nombre de voitures, camping-cars et camionnettes partis de Lille, Strasbourg ou Vimy (Pas-de-Calais) à quelque 3 300 véhicules, dont un millier sur la RN20 en provenance d’Orléans et 500 sur l’autoroute A10-A11 venue du Mans.

Rassemblement hétéroclite d’opposants au président Emmanuel Macron, mais aussi d’antipass, d’antivax et de «gilets jaunes», qui ont protesté contre son gouvernement en 2018-2019, le mouvement s’est constitué sur les réseaux sociaux et les messageries cryptées sur le modèle de la mobilisation qui paralyse la capitale canadienne Ottawa. Les manifestants exigent d’abord le retrait du pass vaccinal et défendent aussi des revendications sur le pouvoir d’achat ou le coût de l’énergie.

En parallèle, dans une interview publiée ce vendredi par Ouest-France, Emmanuel Macron s’est exprimé pour la première fois sur ce sujet. Le président de la République appelle «au plus grand calme», même s’il admet que «les revendications des uns et des autres sont toujours légitimes». «Mais nous avons besoin de concorde, de beaucoup de bienveillance collective», souligne-t-il.

Réfutant toute volonté de bloquer la capitale, les participants espèrent passer la nuit à ses portes puis grossir samedi les rangs des cortèges contre le pass vaccinal organisés chaque semaine.

Blindés de la gendarmerie

La préfecture de police de Paris a décrété jeudi l’interdiction dans la capitale de cette mobilisation en raison de «risques de troubles à l’ordre public». Un «dispositif spécifique» est mis en place «pour empêcher les blocages d’axes routiers, verbaliser et interpeller les contrevenants», qui encourent six mois de prison et 7 500 euros d’amende, a indiqué la préfecture.

«J’ai créé un certain nombre de fourrières provisoires qui nous permettront avec plusieurs dizaines de véhicules de remorquage de mettre fin à tout blocage […] le dispositif est prêt, il sera ferme et nous ferons en sorte que la liberté de circulation puisse s’exercer», a déclaré devant la presse vendredi après-midi le préfet de police, Didier Lallement. Des véhicules blindés de la gendarmerie sont notamment déployés en plusieurs points de la capitale, comme au pied de l’Arc de Triomphe ou sur les Champs-Elysées.

Les convois n’en maintiennent pas moins leur cap, dans un certain flou quant à leur capacité d’arriver à Paris, ainsi que sur leurs éventuels lieux de rassemblements.