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Interview

Les éducateurs de rue victimes de coupes budgétaires : «La prévention spécialisée est devenue une variable d’ajustement»

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Face à la suppression des fonds dédiés, l’anthropologue et ex-éducateur David Puaud déplore la «déspécialisation» des départements.

A Béziers, deux éducateurs de rue discutent avec des jeunes de la «cité rose», le 21 août. (David Richard/Libération)
Publié le 03/09/2025 à 17h45

Ils et elles apportent un soutien à la scolarité, une aide administrative pour l’accès à des droits sociaux ou encore un appui pour préparer la sortie de prison de jeunes incarcérés. Les éducateurs et éducatrices de rue ont pour mission de favoriser l’insertion de jeunes en risque de marginalisation, en garantissant l’anonymat et la libre adhésion des publics. Mais depuis quelques années, la profession subit de grosses restrictions budgétaires. En France, on compterait aujourd’hui moins de 4 500 éducateurs et éducatrices de rue.

David Puaud est docteur en anthropologie sociale et ethnologie et a travaillé pendant dix ans comme éducateur dans un service de prévention spécialisée. Il est l’auteur de Poche de pauvreté et prévention «déspécialisée», une enquête d’observation participante parue en mai, dans laquelle il analyse le désengagement financier du département de la Vienne dans la prévention spécialisée. Il s’inquiète du recul du soutien des départements auprès des éducateurs et éducatrices de rue alors qu’il les voit comme des «passeurs et passeuses entre des mondes».

Le conseil départemental de l’Hérault a annoncé des coupes budgétaires menant à la suppression d’une dizaine de postes d