Les mots ont toujours de l’importance. Une cérémonie commémorative a eu lieu ce lundi midi à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, pour rendre hommage à Zyed Benna et Bouna Traoré : deux adolescents morts, électrocutés, dans un transformateur EDF, après une course-poursuite avec la police. C’était le 27 octobre 2005. Les familles et les amis se retrouvent à la même date depuis vingt ans pour mettre des mots sur la douleur. Les choses ont-elles changé depuis le drame et la colère qui s’était propagée dans tout le pays ?
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A cette époque, la rogne rôdait. Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, crachait en pleine tête des mots douloureux. En juin, quelques mois avant la mort de Zyed et Bouna, il disait en Seine-Saint-Denis, à La Courneuve, au milieu de gamins : «Dès demain, on va nettoyer au Kärcher la cité.» En octobre, quelques jours avant la course-poursuite mortelle, il lâchait