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Billet

«Les filles et les fils de la République» : vingt ans après la mort de Zyed et Bouna, où sont passés les mots de Chirac ?

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Le discours du président de la République de l’époque, même s’il comportait aussi ses rengaines sécuritaires, met en exergue la disparition de la compassion dans les positions des politiques d’aujourd’hui.

Le président Jacques Chirac lors de son discours télévisé le 14 novembre 2005, le premier après le début des révoltes dans les quartiers populaires en France. (JEAN-PIERRE MULLER/AFP)
ParRachid Laïreche
Reporter au service société
Publié le 27/10/2025 à 18h22

Les mots ont toujours de l’importance. Une cérémonie commémorative a eu lieu ce lundi midi à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, pour rendre hommage à Zyed Benna et Bouna Traoré : deux adolescents morts, électrocutés, dans un transformateur EDF, après une course-poursuite avec la police. C’était le 27 octobre 2005. Les familles et les amis se retrouvent à la même date depuis vingt ans pour mettre des mots sur la douleur. Les choses ont-elles changé depuis le drame et la colère qui s’était propagée dans tout le pays ?

A cette époque, la rogne rôdait. Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, crachait en pleine tête des mots douloureux. En juin, quelques mois avant la mort de Zyed et Bouna, il disait en Seine-Saint-Denis, à La Courneuve, au milieu de gamins : «Dès demain, on va nettoyer au Kärcher la cité.» En octobre, quelques jours avant la course-poursuite mortelle, il lâchait