Un McDonald’s réduit en cendres par des «Frites insoumises». Un nouveau restaurant de la chaîne de fast-food, encore en construction, a brûlé dans la nuit de lundi à mardi 8 avril à Montrabé, près de Toulouse. Les pompiers sont intervenus vers 3 heures alors que le feu ravageait le futur McDo, dont l’implantation dans la commune était contestée – jusque-là sans incident.

Et cet incendie, qui n’a pas fait de blessés, a été revendiqué par «les Frites insoumises», une organisation inconnue localement. Le groupe a envoyé un communiqué à l’AFP et divers médias locaux, comme France 3 ou Actu Toulouse. «Les Frites insoumises ont incendié le McDonald’s en construction à Montrabé, en soutien au peuple palestinien, et contre la nouvelle stratégie d’expansion de la firme, qui souhaite ouvrir 50 nouveaux restaurants cette année et imposer sa présence dans tout le territoire français afin de compenser les pertes financières dues au boycott» de McDo, écrit le groupe activiste dans ce communiqué.

Depuis de nombreux mois, la chaîne fait l’objet de campagnes de boycott, en France et ailleurs. En cause : des repas offerts aux forces israéliennes dans les premières semaines de la guerre entre le Hamas et Israël. «McDonald’s Israël a fait don de 100 000 repas à l’armée israélienne, aux forces de sécurité, aux hôpitaux et aux habitants des environs, soit une valeur de 5 millions de NIS [shekels, soit 1,17 million d’euros, ndlr]. De plus, nous offrons une réduction de 50 % dans toutes les succursales à toutes les forces de sécurité et de secours en uniforme», expliquait elle-même la branche israélienne de McDonald’s le 17 octobre 2023. McDonald’s avait vu ses résultats sur l’année 2024 largement pâtir de ces appels au boycott. Sans parler des appels, depuis quelques jours, au boycott des produits américains pour dénoncer les attitudes et politiques de Donald Trump et d’Elon Musk.

Le 4 mars, un autre incendie volontaire avait d’ailleurs visé une concession Tesla près de Toulouse, où douze voitures avaient été brûlées. Un collectif anarchiste avait revendiqué le sinistre.

La gendarmerie a ouvert une enquête après l’incendie, sous la direction du procureur de Toulouse. Des opposants au fast-food, riverains et parents d’élèves, s’étaient mobilisés en 2024, dénonçant notamment sa proximité avec un collège. Une pétition, qui mettait en avant que «quatre fast-foods sont situés à moins de 5 km de notre petite ville, accessibles en transports en commun» avait tourné.

La direction du McDonald’s de Montrabé a réagi en assurant que «l’incendie n’a que partiellement impacté le chantier» et que les travaux reprendront «dès que nous le pourrons avec les meilleures garanties de sécurité».