C’est presque devenu une routine. Le 12 novembre, un élevage de cochons dans l’Aube, sous contrat avec Herta, était condamné à 40 000 euros d’amende (la moitié avec sursis) pour maltraitance animale. Cela faisait suite à une vidéo diffusée par les militants de l’association L214 – c’est sa marque de fabrique – détaillant les différents sévices endurés : castration à vif, caudectomie (ablation de la queue), mise à mort sans trop de formalisme… Le surlendemain, c’était le tour d’un abattoir en Savoie, suspendu par le préfet à la suite de la diffusion d’une autre vidéo de L214. Pour sa présidente, Brigitte Gothière : «Dans un contexte ou la liberté d’expression des lanceurs d’alerte est toujours plus menacée, cette décision judiciaire montre l’importance des images de L214. Sans elles, qui montreraient les souffrances infligées aux animaux ?»
Et pourtant, l’Assemblée nationale a adopté le 25 octobre un amendement visant à restreindre l’activisme proanimalier. Sur proposition de Corentin Le Fur, député LR des Côtes-d’Armor, haut lieu de l’élevage intensif porcin, il vise à priver de déduction fiscale les associations «coupables d’intrusion dans les élevages». A l’entendre, «pas un seul euro d’argent public ne doit aller à L214 et autres associations qui s’attaquent délibérément à nos agriculteurs et entendent salir une profession». Toutefois, cette déduction fiscale bénéficie aux donateurs, non pas à l’association. Peu importe, il s’agit de tenter de lui coup