Ce n’est plus un scoop, la nuée de points lumineux qui pullulent dans le ciel croît de façon exponentielle et les lancements se succèdent à une cadence toujours plus folle. Ce mercredi 9 avril, c’est au tour de Jeff Bezos d’y participer. A 18 heures, une fusée de l’entreprise américaine United Launch Alliance devrait envoyer en orbite une grappe de 27 satellites Internet très haut débit de la toute nouvelle constellation Kuiper d’Amazon. Chaque année est désormais un record : en 2024, 261 lancements ont été enregistrés, soit 38 de plus que 2023. Mais pourquoi ? Arnaud Saint-Martin, sociologue au CNRS spécialiste des questions spatiales, député insoumis depuis juillet et auteur du livre les Astrocapitalistes (Payot), explique à Libération comment cette course à l’échalote en orbite s’est peu à peu détournée de la notion de progrès scientifique pour être désormais dopée par la recherche de profits d’une poignée de milliardaires opportunistes.
Quand s’est opéré ce changement de paradigme dans l’espace ?
On ne parle pas encore à cette époque d’astrocapitalisme mais l’idée qu’on peut faire de l’économie avec l’espace se distille dans le