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Libération
Reportage

«Les personnes arrivées à Lampedusa vont mettre un mois à remonter jusqu’ici» : à la frontière franco-italienne, la situation s’enlise

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Migrants, l'hécatombedossier
Avant de possibles répercussions après l’arrivée importante de migrants sur l’île italienne, les autorités françaises redoublent de contrôles à Menton. Les associations dénoncent des violations des droits des exilés, nombreux à passer la nuit dans les locaux de la police aux frontières.
A la gare de Menton-Garavan, les trains en provenance de Vintimille sont contrôlés par la Police aux frontières. Mercredi, neuf personnes en situation irrégulière sont interpellées sur deux trains successifs. (Laurent Carré/Libération)
par Mathilde Frénois, Envoyé spécial à Menton
publié le 20 septembre 2023 à 15h39

A chaque fois que la porte en métal s’ouvre, un agent de la police aux frontières fait l’appel. Il tend le bras et montre l’Italie. Souari et Mohamed ont entendu leur nom, ils suivent la direction. Tous deux quittent le local du poste-frontière de Menton avec le même papier en poche : «Refus d’entrée». Avant la répercussion du pic d’arrivée de migrants de Lampedusa aux portes de la France, les autorités redoublent de contrôles à la frontière italienne. Le passage est fermé. Depuis le début de l’année, plus de 30 000 interpellations ont eu lieu selon le préfet, dont 1 500 la semaine dernière.

Souari et Mohamed se sont rencontrés dans les locaux de la Police aux frontières (PAF). Le premier, Ivoirien de 17 ans, a été intercepté par les forces de l’ordre après son arrivée à pied. C’est sa quatrième tentative. Le second a 16 ans et vient du Sierra Leone. Il a pris le train pour son premier essai. Arrivés la veille à 20 heures au poste-frontière, Souari et Mohamed n’en ressortent qu’à midi mardi. Ils y ont passé la nuit. «La rétention dans ces locaux de la PAF n’est pas légal