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Consommation

Les tickets-restaurants seront totalement dématérialisés «avant 2026»

La ministre du Commerce Olivier Grégoire a annoncé ce lundi 2 octobre la fin prochaine des titres en papier, dans un souci de «simplification» et «d’économies pour les restaurateurs».
Photo d'illustration. (Andbz/ABACA)
publié le 2 octobre 2023 à 9h16

Trop complexes à l’heure des cartes à puce ou des applis, ces titres papier sont aujourd’hui refusés dans un quart des établissements du pays. «Je lance la dématérialisation des tickets-restaurants […] pour qu’avant 2026, on puisse être tout dématérialisé», a annoncé ce lundi 2 octobre au matin Olivia Grégoire, la ministre du Commerce sur France Info. «On accompagnera les salariés pour qu’ils puissent en disposer» ainsi que «les entreprises qui sont encore au papier», a-t-elle promis.

L’an dernier, on estimait que 700 000 titres déjeuner étaient utilisés par 4 millions de salariés dans 200 000 restaurants ou boulangeries agréés. Soit une activité à 6 milliards d’euros par an. Quatre grands acteurs historiques, Edenred (Ticket Restaurant), Groupe Up (Chèque Déjeuner), Sodexo (Pass Restaurant, anciennement Chèque Restaurant) et Natixis (Apetiz, anciennement Chèque de Table) étaient présentes sur dans le secteur. Mais elles sont rejointes par des jeunes entreprises proposant des services de cartes à puce ou d’applications sur smartphone, comme Swile.

«Réduire l’impact environnemental»

Environ 40 % des titres-restaurant sont encore émis au format papier, la coexistence des deux formats, papier et électronique, pèse sur les restaurateurs. Selon Olivier Grégoire, «les démarches trop lourdes» pour eux.

«Les entreprises n’y comprennent plus rien avec les deux systèmes ! Il faut qu’on aille vers la totale dématérialisation. C’est plus simple pour le client, le restaurateur, pour tout le monde. Cela sécurise financièrement le dispositif et réduit l’impact environnemental des titres restaurant», a réagi Franck Chaumes, président de la branche restauration de l’organisation patronale Umih, qui réclame une suppression totale du titre-restaurant papier dès janvier 2025.

«Sans les frais d’impression des milliards de titres papier, sans les frais de logistique et notamment de sécurité, ni les frais de traitement liés au remboursement, il va de soi que les charges des émetteurs vont baisser. Les commissions devront suivre», a estimé pour sa part Didier Chenet, président d’une autre organisation, le GHR.

Commission entre 3 et 5 %

Les restaurateurs acceptant les titres-restaurant comme moyens de paiement versent une commission aux sociétés émettrices. Ainsi, pour un repas réglé 10 euros en titres-restaurant, avec une commission entre 3 et 5 %, le restaurateur reverse entre 30 et 50 centimes.

La ministre a d’ailleurs précisé attendre dans les «prochains jours» le résultat d’une mission de l’Autorité de la concurrence qui visait à établir si «le fonctionnement du marché des tickets-resto était équitable» sur le sujet de ces commissions. En cas de «dysfonctionnement de marché», elle entend «plafonner les commissions sur les tickets-restaurants».

Mise à jour : à 17 h 01, avec davantage des réactions des acteurs de la restauration et de contexte.