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Contrecoup

Levée des barrages des agriculteurs : pourquoi certaines autoroutes vont mettre du temps à rouvrir

Les agriculteurs en colèredossier
La fin de la plupart des blocages des agriculteurs s’accompagne d’opérations de nettoyages plus ou moins importantes sur les routes et autoroutes du pays, ce vendredi 2 février.
Un mur de paille sur l'autoroute A6 à hauteur de Villabé (Essonne), le 30 janvier 2024. (Martin Colombet/Libération)
publié le 2 février 2024 à 15h04

Au moment où les barrages des agriculteurs se lèvent petit à petit, les autorités doivent désormais composer ce vendredi 2 février avec les stigmates de cette première grande crise sociale de l’année laissés sur les routes et autoroutes. Après parfois plus d’une semaine de bivouac et d’occupation, des bottes de paille, des pneus, des troncs, et autres déchets en tout genre ont été abandonnés sur le bitume, parfois lui-même brûlé. Si les agriculteurs ont fait le travail eux-mêmes par endroits, d’autres nécessitent d’importantes opérations de nettoyage.

En région parisienne, où la majorité des tracteurs doit refluer d’ici à la fin de la journée, la Direction des routes d’Île-de-France (DiRIF) se montre rassurante auprès de Libération : «Des opérations de nettoyage sont réalisées avant réouverture à certains endroits», mais leur durée «se compte en heures». En bref, les automobilistes devraient bientôt pouvoir remettre les roues sur l’A4, l’A6 ou encore l’A15.

«Les blocages n’ont pas causé de dégâts sur les routes» en elles-mêmes, ajoute le service public francilien. Seul ombre au tableau : «les blocages ont eu des impacts sur les travaux programmés» sur le réseau autoroutier de la région. «Certaines fermetures ont dû être annulées ou reportées», avec des répercussions à prévoir plus tard. La DiRIF dit avoir été «beaucoup moins affectée que les concessionnaires» privés.

Côté Vinci Autoroutes, on se borne à renvoyer vers un court communiqué publié dans la matinée ce vendredi sur X (ex-Twitter), dans lequel l’entreprise assure que ses équipes «sont toujours mobilisées sur les lieux libérés par les manifestants pour permettre à la circulation de reprendre, après accord des autorités préfectorales».

76 semi-remorques de déchets en Moselle

La Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France (Sanef), un autre concessionnaire présent principalement en Normandie, dans les Hauts-de-France et dans le Grand-Est, affirme à Libération que «les équipes sont à pied d’œuvre» pour nettoyer leur réseau et que «toutes les routes [seront] rendues à la circulation entre 17 et 18 heures ce vendredi». Le groupe assure aussi que les agriculteurs «ont joué le jeu. Il n’y a pas eu de problème».

Seule exception concernant ce réseau, «le cas particulier de la Moselle» : trois jours plus tôt, le directeur général de la Sanef avait déploré au micro de RMC une «énorme quantité de débris» sur l’autoroute A4 dans ce département du Grand Est, annonçant qu’il y aurait «des coûts supplémentaires» pour la remise en état. «On a nettoyé 76 semi-remorques de déchets sur l’autoroute. C’est 150 000 euros de décharge, qu’on doit financer, de manière à rendre l’autoroute à la circulation», a-t-il ajouté.

Sur la route nationale 165, à hauteur de Quimper (Finistère), les agents de la Direction interdépartementale des routes (Dir) ont entamé mercredi le grand nettoyage des voies, rapporte Ouest France. «Il y a entre 2 000 et 3 000 tonnes de déchets divers», explique un des responsables de l’opération, prévue jusqu’à ce vendredi. Autre exemple, plus au sud : les tracteurs ont commencé à lever le camp dès jeudi soir de leur barrage de l’A9, dans le Gard. Mais la circulation ne devrait pas reprendre normalement avant le week-end.