Menu
Libération
A chaud

L’imam Hassan Iquioussen arrêté en Belgique

L’imam du Nord de la France, prédicateur réputé proche des Frères musulmans, était recherché par les autorités françaises après la décision du Conseil d’Etat concernant son expulsion du territoire national.
Hassan Iquioussen lors de la 4e rencontre annuelle des musulmans du nord à Lille, France, le 6 février 2010. (Farid Alouache/Abaca)
publié le 30 septembre 2022 à 17h21

Il était introuvable depuis un mois. L’imam Hassan Iquioussen a été arrêté à Mons, en Belgique, a annoncé ce vendredi le ministre belge de la Justice. «Je peux vous confirmer qu’il a été arrêté ce jour par la police», a déclaré le ministre, Vincent Van Quickenborne. L’imam marocain était sous le coup d’un arrêté d’expulsion signé par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ainsi que par un mandat d’arrêt européen, ce dernier étant contesté par son avocate.

Le prédicateur est mis en cause pour des propos jugés contraires aux valeurs de la République. Début septembre, l’homme était introuvable lors d’une visite de la police à son domicile de Lourches, près de Valenciennes, après la validation de son arrêté d’expulsion par le Conseil d’Etat. Le préfet du Nord avait alors saisi le parquet pour soustraction à un arrêté d’expulsion et qualifié l’imam de «délinquant».

Des négociations à venir avec le Maroc

Que va-t-il se passer ensuite ? «Il va y avoir un dialogue entre les parquets, français et belge, puis il sera remis aux autorités françaises dans le cadre du mandat d’arrêt européen qui a été délivré contre lui. Son extradition peut prendre plusieurs jours», explique à Libération une source policière. Ensuite, le juge d’instruction qui a été désigné suite au signalement pour «soustraction» effectué par le préfet du Nord aura le choix «entre le poursuivre et le placer sous mandat de dépôt, ou le remettre à la Police aux frontières». Dans ce cas, il sera placé en centre de rétention administrative, à Lille, pour une durée maximale de 90 jours. «Un dialogue va alors s’engager avec les autorités marocaines pour obtenir le laissez-passer consulaire qui a été suspendu le jour de la décision du Conseil d’Etat, sur fond de tension diplomatique entre Paris et Rabat», précise cette source.

Le ministre de l’Intérieur avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, fiché S (pour sûreté de l’Etat) par la DGSI «depuis dix-huit mois», selon Gérald Darmanin. L’arrêté d’expulsion lui reprochait «un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraires aux valeurs de la République». Sa chaîne YouTube est suivie par 178 000 abonnés.