Combien sont-elles à avoir ainsi vu leur intimité captée à leur insu, et parfois relayée sur Internet ? C’était il y a deux ans. Camille D. offre à son mari une nuit à Ygrande, petite commune rurale dans l’Allier, vendue comme une destination de calme et de relaxation. Six mois plus tard, la jeune femme reçoit une convocation de la gendarmerie : le propriétaire du logement Airbnb qu’elle a loué a été interpellé par les pandores après plusieurs plaintes d’autres locataires, qui ont dénoncé la présence de caméras dans l’appartement. «J’ai été extrêmement chamboulée, raconte-t-elle. Les gendarmes nous ont identifiés sur plusieurs vidéos. J’ai pleuré quand je me suis vue nue sortant de la douche. Je me remémore encore cette soirée en boucle.» Elle porte plainte à son tour. Le proprio voyeur sera reconnu coupable d’«atteinte à l’intimité de la vie privée» en mai 2021, condamné à douze mois de prison avec sursis et interdit d’exercer durant cinq ans toute activité professionnelle liée à l’hôtellerie. L’affaire est loin d’être un cas isolé. Dans le miroir de la salle de bains, à l’intérieur d’un détecteur de fumée ou encore dans un réveil, de nombreuses locataires ont découvert des caméras dissimulées dans leurs locations Airbnb.
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