Menu
Libération
Précarité

A Angers, une famille avec un nouveau-né toujours privée de logement

Article réservé aux abonnés
Migrants, l'hécatombedossier
Une famille de huit personnes venues d’Italie et d’ex-Yougoslavie vit depuis octobre sur le parking d’une résidence HLM, dans l’attente d’un logement social qui leur a été accordé. Une plainte a été déposée par le bailleur, propriétaire du terrain, pour les expulser.
A Angers, le 16 novembre, dans le quartier de la Roseraie. Trois générations vivent au pieds des HLM : les grands-parents Stanimir et Zlata, leur fille Marianna et son compagnon Gringo enfin leurs enfants Gabriel, Leonardo, Anna, Guila (toutes deux sur la photo avec leur grands-parents) et Ricardo, né prématuré. (Théophile Trossat/Libération)
par Maxime Pionneau, Correspondant à Angers
publié le 25 novembre 2021 à 18h55

Il n’existe pas de trêve hivernale pour les habitants des parkings. A Angers (Maine-et-Loire), dans le quartier de la Roseraie, deux caravanes sont installées depuis début octobre au pied d’un immeuble HLM. C’est ici, dans ce coin de parking bordé d’arbustes, que vivent dans la plus grande précarité huit personnes d’une même famille venue d’Italie et d’ex-Yougoslavie : deux grands-parents, leur fille et son époux, leurs quatre enfants âgés de moins de 3 ans et demi. Après une plainte du bailleur social régional Podeliha – qui ne souhaite pas commenter l’affaire car «une procédure est en cours» –, propriétaire des lieux, une audience était organisée jeudi 18 novembre au tribunal des référés d’Angers. En jeu : l’expulsion ou non de cette famille.

Ce jour-là, l’audience est repoussée d’une semaine, mais le problème reste entier. «Tout le monde raconte notre histoire, mais ça ne change rien», réagit avec fatalisme Marianna, 31 ans. Autour de cette mère de famille, on observe des bidons chargés d’eau, des bonbonnes de gaz, des sacs de pâtes et des bouteilles de lait, posés à l’avant de la caravane. «L’histoire» en question commence à 200 mètres de là, au pied d’une des tours Dumont d’Urville – des bâtiments fraîchement rénovés, emblématiques de ce quartier populaire du sud de la ville. Après s’être installée au milieu du mois de juillet sous une tente, la famille pousse la porte de la permanence de l’antenne locale de l’association Droit au logement (DAL).

«Ce bébé va mourir dans la rue ?»

Deux