Des packs de lait, des boîtes de conserve, un carton de duvets, des piles de vêtements, de draps et des fours micro-ondes sont répartis en tas distincts dans la grande pièce. Près de l’entrée, deux femmes font la vaisselle au-dessus d’un évier. Sur deux grands tableaux blancs, les consignes et les règles de vie s’étalent au feutre de couleur. Une feuille, intitulée «tuto», souhaite la bienvenue à «l’hôtel Montel». Depuis une semaine, une centaine de personnes sans-abri dorment dans cette école inoccupée du IXe arrondissement de Lyon. Leur point commun : avoir des enfants scolarisés dans la métropole. Avant cela, certaines familles vivaient à la rue, passant les récentes nuits glaciales dans les tentes massées aux abords des gares de la ville. D’autres, parfois depuis plusieurs mois, étaient «logées» dans différents établissements scolaires lyonnais, grâce à l’action de Jamais sans toit.

Le 12 janvier, ce collectif de parents d’élèves, d’enseignants et de personnels éducatifs a décidé de déclencher son propre «plan grand froid», en investissant l’école Montel, un ensemble provisoire de trois bâtiments modulaires. En usage quelques jours auparavant, ils ont été installés le temps de travaux menés dans l’école de secteur et sont destinés à être déplacés pour la rentrée de septembre dans le IIIe arrondissement de Lyon. Le chauffage était encore en marche, l’eau avait été coupée pour mettre le réseau hors gel. Elle a, depuis, été rétablie par la mairie, qui a également dépê