Les résidents du «Malaqueen», squat de Malakoff (Hauts-de-Seine), mènent un combat local, préserver la destinée personnelle d’une quarantaine de personnes en grande précarité qui s’abritent, dorment, se nourrissent et se cultivent dans cet espace alternatif. Et global. Car c’est «la manière dont se construit la ville qui est en jeu». Depuis le 22 août, le Malaqueen, lancé en mai 2021, vit sous la menace d’une expulsion qui peut théoriquement intervenir à tout moment. Une vingtaine de militants ont toqué à la porte (restée close) de la sous-préfecture d’Antony ce lundi en début d’après-midi, alertés sur une réunion préfectorale qui pourrait définitivement boucler leur sort, déjà mal embarqué par une décision de justice fin août.
Projet «archaïque et écocidaire»
Miaou, Phoebe et Lou, qui s’impliquent beaucoup dans ce «centre social autogéré», racontent un endroit à la fois très politisé et terre à terre : un toit pour des personnes isolées d’horizons divers (principalement des personnes queers, des migrants…), un espace «non marchand», qui s’attelle à mener une «éducation populaire». Le lieu est soutenu et alimenté en discussions, débats ou ateliers par un agrégat de collectifs, comme le Flirt, le Front de libération transfem, ou les écolos d’Extinction Rebellion. Et menacé par le propriétaire Lazard, groupe de gestion d’actifs, que les Malaqueen décrivent en ogre immobilier, à la solde d’un cycle spéculatif de destruction-reconstruction-revente. «Ils ne font que ça.» Lazard