«Les gens qui servent les cafés à Venise vivent à deux heures de transport de leur lieu de travail. La spéculation ne relève pas le niveau des quartiers, elle les vide, et les villes européennes se transforment en écrans Airbnb. Ce qui était un problème de logement est maintenant devenu une urgence». Ainsi parle Lara Hernández, coordinatrice du parti espagnol de gauche Sumar, invitée au Parlement européen jeudi 16 octobre avec 200 autres participants à une «assemblée populaire pour le droit au logement» coordonnée par The Left, le groupe au sein duquel siège LFI. Lara Hernández dénonce, comme nombre de ses homologues, une souffrance largement partagée : celle du mal-logement. Parmi les responsables, pointés par la quasi-majorité des intervenants, les plateformes de logement touristique de courte durée.
A Grenade, Carmen Martinez, qui lutte contre la touristification d’un quartier particulièrement prisé, Albaicín, en fait un constat amer : «En dix ans, Albaicín est passé de 23 000 à 9 000 habitants. Un logement sur quatre est un meublé de tourisme. Ce phénomène entraîne une perte de logements communautaires, la fermeture de services publics, la transformation des infrastructures pour convenir à cette population de passage, une augmentation des loyers de 30 % à 50 %, des cohortes permanentes de visiteurs et donc une perte d’identité culturelle. Au final, Albaicín est devenu un quartier fantôme.»
De Rome à Paris, de Berlin à Athènes, accéder à un logement en tant qu