Marseille emboîte le pas de Paris, qui a commencé à appliquer la mesure au 1er janvier. La mairie de Marseille «durcit encore le ton» contre les meublés touristiques en annonçant lundi 17 février abaisser à 90 jours la possibilité de louer de la sorte sa résidence principale, contre 120 jours jusqu’à présent. Une restriction permise par la loi anti-Airbnb votée en novembre, qui donne aux communes de nouveaux outils pour lutter contre l’explosion des meublés touristiques. En cas de dépassement de ce nouveau seuil, les propriétaires contrevenants s’exposeront à une amende de 15 000 euros.
«J’ai toujours dit qu’à Marseille, nous aurons la réglementation la plus stricte et la plus forte de France pour lutter contre les meublés de tourisme. Avec cette nouvelle mesure, nous franchissons une étape supplémentaire et nous nous en rapprochons», a argumenté le maire divers gauche Benoît Payan, dans un communiqué.
Enquête
Dans certains quartiers, la multiplication de ces locations courte durée suscite une hostilité croissante et notamment au Panier, colline historique située au-dessus du Vieux-Port. Dans le même temps, la ville subit une grave crise du logement et compte environ 40 000 taudis et au moins autant de demandes de logements sociaux en souffrance.
La mairie socialiste a donc mis en place plusieurs dispositifs pour faire face au phénomène Airbnb, notamment en imposant une taxe de séjour ou encore en limitant les changements d’usage en meublés de tourisme. La taxe de séjour, remise par la plateforme en faveur de la ville, a augmenté de 50 % en un an, rapportant 4,2 millions d’euros aux collectivités et dont 3 millions ont été versés dans le budget de l’office de tourisme de Marseille.
Une hausse de 45% en un an
En outre, une brigade dédiée avait même été lancée par la municipalité afin d’exiger la suppression des annonces non conformes et en luttant contre les boîtes à clé qui se multiplient sur le mobilier urbain.
Dans la préfecture des Bouches-du-Rhône, près de 13 000 meublés touristiques étaient sur le marché locatif en 2023, dont 55 % sont des résidences secondaires, ce qui représente une hausse de 45 % en un an. D’autres villes comme Paris, Saint-Malo ou la Communauté d’agglomérations du Pays basque ont pris des mesures pour réguler les meublés de tourisme, accusés de faire flamber l’immobilier et d’entraver l’accès au logement pour les locaux.