Chloé visse, Pierre ponce, Sarah peint. Sous la carcasse de bois encore ouverte aux vents qui s’apprête à devenir une maison, la petite bande s’affaire avec entrain. Ils sont pourtant plus habitués du stéthoscope que du marteau : tous les trois sont étudiants en médecine, en première année d’internat à l’hôpital du Puy-en-Velay. Mais ils ont choisi de venir passer leur semaine de congé sur un chantier, celui de la maison écologique de Sylvain Donadieu, à Cornil, dans le fin fond de la Corrèze.
Quand il n’est pas lui-même ponceuse en main, l’architecte de 36 ans fait office de chef de chantier. Il répartit les tâches, vérifie où chacun en est et si le travail l’intéresse, distribue les outils et surtout les conseils. Ici, après plusieurs années d’itinérance en bus avec leurs trois enfants, Sylvain et sa compagne, Caroline, construisent leur maison idéale, un «earthship». Une habitation respectueuse de l’environnement dont le fonctionnement est basé sur l’inertie : ici, rien ne se perd, tout se réutilise, de l’intérieur ou quasi-tout est récupéré ou recyclé, aux éléments extérieurs – la fraîcheur du sol, par exemple, sert de clim naturelle.
Pour le moment, «faut se projeter», admet Sylvain. La base est là, mais les quatre murs de la maison sont encore ouverts, et il reste du travail avant que l’ensemble puisse être mis «hors d’eau, hors d’air» avant la fin de l’été. Après quoi, l’architecte bricoleur attaquera le travail intérieur, notamment l’aménagement des sanit