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Polyvalence

Coiffeur, masseur, traiteur : après la location, Airbnb se lance dans les services à domicile

L’entreprise californienne annonce ce mardi 13 mai une diversification majeure de son offre. Sur son application, il sera désormais possible de commander un repas ou un massage, que l’on soit en voyage dans une location, ou à son domicile.
Airbnb a besoin de se diversifier pour moins dépendre de la réservation de logements. ( Jaque Silva/NurPhoto. AFP)
publié le 13 mai 2025 à 22h24

Commander un repas dans la chambre, avoir accès à un spa, un masseur… Ces services offerts dans les hôtels n’existent pas lorsqu’on loue un appartement sur le célèbre site américain. Ce mardi 13 mai, lors d’une conférence de presse, Brian Chesky, cofondateur et patron d’Airbnb, a annoncé que l’entreprise californienne allait s’aligner sur l’offre des hôtels. L‘entreprise californienne, connue pour la réservation de logements, lance ainsi une diversification majeure de son offre.

Les utilisateurs vont pouvoir réserver les services des différents professionnels aussi bien en voyage dans une location que chez eux, s’ils se trouvent dans l’une des 260 villes où Airbnb va lancer sa nouvelle offre, avant de l’étendre.

Professionnels expérimentés et identifiés

L’entreprise a précisé que les services ajoutés ont été sélectionnés à partir de plusieurs critères, y compris «l’expertise et la renommée» des professionnels, qui ont «en moyenne 10 ans d’expérience», et ont fourni des preuves de leur identité et de leurs certifications.

Outre les photographes, manucures et chefs à domicile, Airbnb a aussi revu et amélioré son offre d’«expériences», des visites et activités proposées par des habitants vivant dans les destinations touristiques. L’entreprise américaine a en outre passé des accords avec des célébrités pour proposer des expériences de luxe, baptisées «Airbnb Originals», comme de jouer au beach-volley avec l’athlète olympique Carol Solberg sur une plage à Rio, au Brésil.

2,6 milliards de dollars de bénéfice en 2024

Airbnb a réalisé 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2024, en hausse de 12 % sur un an, dont elle a dégagé 2,6 milliards de dollars de bénéfice net.

La société revient de loin : la pandémie et les mesures de protection sanitaire lui ont fait traverser une période noire. «On est passé de la préparation de notre entrée en Bourse aux gens qui nous demandaient si c’était la fin d’Airbnb», a raconté Brian Chesky.

Les voyageurs sont revenus, mais Airbnb fait toujours face à l’animosité des autorités dans de nombreuses grandes villes, de Paris à New York, qui lui reprochent de contribuer à la flambée des loyers et au manque de logements disponibles à la location de longue durée.

La France a ainsi adopté en novembre dernier une loi pour réformer la fiscalité sur les meublés touristiques, jusqu’à présent plus favorable que celle pesant sur les logements classiques, et étendre la «boîte à outils» à disposition des maires pour réguler ce marché, avec notamment la possibilité de mettre en place des quotas pour ce type de locations.

Airbnb a donc besoin de se diversifier, pour moins dépendre de la réservation de logements, a commenté l’analyste indépendante Carolina Milanesi. «Il va y avoir plus de trafic sur l’application, les gens vont y retourner plus souvent, pas seulement pour leur semaine annuelle de vacances», a-t-elle expliqué à l’AFP. L’entreprise se positionne en outre sur un marché encore peu exploité : «Je ne vois pas d’autre appli où vous pouvez trouver tout ça», a-t-elle remarqué.