Il manque les portes intérieures, les toilettes, le raccordement de la chaudière ou encore le coffrage des volets roulants. Située non loin des dunes de Treffiagat, au sud-ouest de Quimper, la nouvelle maison de Daniel et Martine Queffélec est presque terminée. Un pied-à-terre de 100 m² que ces Nord-Finistériens de 62 ans ont fait bâtir dans leur pays bigouden natal, pour leurs vieux jours. Ils devaient être livrés le 27 juillet. Mais quatre jours avant, le tribunal judiciaire de Brest a prononcé la liquidation du constructeur, Kervran. Depuis, «la maison est figée», résume Daniel. «Et nous aussi», soupire son épouse.
«On leur faisait confiance»
Outre 60 salariés sur le carreau, le krach de Kervran laisse plusieurs dizaines de chantiers en rade dans le département. L’annonce a été brutale. Même si des bruits couraient sur ses difficultés financières, l’entreprise, pourtant en cessation de paiements depuis le 15 janvier, n’en avait rien fait savoir à ses clients. «C’est le constructeur emblématique du secteur. On savait que le bâtiment n’allait pas bien, que ce n’était pas simple pour Kervran, mais on ne s’attendait pas du tout à cette liquidation. Il n’y a même pas eu de période de redressement, on ne comprend pas trop ce qui s’est passé», commente Pascal Kerboul, le maire du Folgoët, où se trouve le siège de la société.
Décryptage
«La boîte a 50 ans, on n’avait jamais entendu parler de problèmes. On avait construit notre première maison avec eux, il y a vingt-cinq ans. On leur faisait confi