Dans le quartier du Rosmeur à Douarnenez, la galerie d’art Miettes de baleine s’est déguisée en agence immobilière. Les petites annonces factices placardées sur la vitrine exposent la kyrielle de projets qui font gronder dans la cité portuaire du Finistère : l’ex-village vacances qui accueillait les colonies de la ville du Mans en bord de mer pour en faire une résidence de luxe avec piscine ; celle, en 2017, d’une ancienne usine sur le port transformée en loft et en studios pour la location saisonnière, quand l’acheteur avait aussi promis un espace café et coworking ; la cession de deux friches dans le centre pour laisser place à un programme de 75 logements à des prix bien supérieurs à la moyenne locale… «DouarnVendez, la grande braderie», dénonce, parmi les annonces, une pancarte du collectif du même nom, à l’origine de cette parodie immobilière.
«Plusieurs bâtiments sont vendus sans réflexion. Ce seront des logements, mais pour qui ? Tout ce qu’on voit, c’est soit pour les touristes soit à des prix exorbitants, dénonce Yuna Le Braz, membre du collectif et animatrice de la galerie. On sent une bascule. Toute une population ne peut plus se loger dans le centre. On veut que les jeunes et moins jeunes puissent rester vivre à Douarnenez sans avoir des moyens délirants.»
Ces tensions sur le logement crispent d’autant plus que la ville était jusque-là épargnée. Cet ancien port sardinier, qui a vu sa pêche et sa population décliner depuis les anné