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Libération
«Réduction des coûts»

Crise de l’immobilier : Nexity, leader français du secteur, annonce un plan social

Face au coup d’arrêt de la construction causé par la hausse des coûts et les emprunts difficiles pour les acquéreurs, le premier promoteur hexagonal a annoncé ce mercredi 28 février un plan de sauvegarde de l’emploi à venir dans le courant de l’année.
La firme a vu le nombre de réservations de logements neufs chuter de 19% l'an passé. (Felix Lebelle/Hans Lucas via AFP)
publié le 28 février 2024 à 20h38

Signe d’une crise aux fondations solides, le premier promoteur immobilier français va mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) dans le courant de l’année. C’est ce qu’annonce Nexity, ce mercredi 28 février, pour faire face à la crise historique dans son cœur de métier, l’immobilier neuf. «Le groupe a pris la décision d’engager dans les prochaines semaines le processus d’information-consultation des IRP [instances représentatives du personnel, ndlr], préalable à la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de l’emploi», explique dans un communiqué Nexity, qui n’a pas encore défini combien d’emplois seraient concernés.

«On va adapter notre entreprise et nos coûts», a déclaré à la presse la PDG Véronique Bédague, ajoutant : «Si on veut produire du logement abordable, il faut qu’on réduise les coûts.»

En 2023, le groupe a connu une année difficile, souffrant du coup d’arrêt de la construction neuve, causé par la hausse des coûts de construction et les difficultés d’accès au crédit pour les acquéreurs. Ses réservations de logements se sont érodées de 19 % en nombre et 24 % en valeur, même si, souligne Nexity, c’est mieux que l’ensemble du marché français qui a chuté de 26 % en nombre.

Le chiffre d’affaires de la firme, en repli de 9 % à 4,27 milliards d’euros, est légèrement en-deçà de son objectif de 4,3 milliards, revu à la baisse en milieu d’année. Le groupe renonce également à verser un dividende à ses actionnaires, alors qu’il souhaitait jusque-là leur proposer un versement d’au moins 2,50 euros par action.

La branche d’administration de biens en passe d’être cédée

Pour pallier cette année qu’il qualifie de «point bas», et maîtriser son endettement, le groupe a cédé ses filiales portugaise et polonaise, et veut surtout se délester de sa branche services. Il a annoncé fin 2023 être entré en négociations exclusives avec la société d’investissement Bridgepoint pour lui céder sa branche d’administration de biens (syndic et gestion locative), valorisée à 440 millions d’euros et qui emploie quelque 3 100 personnes, soit plus d’un tiers de ses effectifs. Et il est toujours à la recherche d’acquéreurs pour ses activités de gestion d’immobilier d’entreprise et de distribution.

Nexity a réduit sa dette nette de 820 à 776 millions d’euros et se fixe l’objectif de la faire passer sous les 500 millions fin 2025. Le groupe ne se fixe pas d’autres objectifs chiffrés pour 2024, attendant de voir l’évolution des taux d’intérêt et des politiques publiques, et espérant «un rebond en 2025».