«Echec à la tour», «la folie des hauteurs», «c’est pas New York ici !» Dans le quartier de la Croix-Rouge, petit triangle enserré entre deux artères à la lisière ouest de Rennes, nombre de façades arborent des banderoles courroucées. Le lotissement d’une soixantaine de maisons castors, ces pavillons ouvriers autoconstruits à la fin des années 50, redoute l’arrivée d’un imposant voisin : une tour de 17 étages, abritant appartements et bureaux.
Le projet, qui s’inscrit dans l’ambitieuse politique de densification menée par la majorité socialiste-Europe Ecologie-les Verts, répond à la volonté d’ériger à cinq entrées de la ville une tour singulière. Une manière de «réhabiliter cette forme, encore associée aux grands ensembles», défend Marc Hervé, premier adjoint à l’urbanisme. «Si on veut maintenir des quartiers pavillonnaires, il faut accepter des lieux où il y ait de la hauteur», plaide encore l’édile socialiste.
Inquiets de ce bouleversement, les riverains ont créé un collectif baptisé l’Enchanteur désenchanté – en référence à la rue de l’enchanteur Merlin qui borde le quartier. «La municipalité nous présente comme des bourgeois nantis qui défendent leur pré carré. Mais on n’est pas contre les tours et on est favorables à l’accueil de nouveaux habitants. La question, c’est comment faire les choses intelligemment, c