Même quand le Covid n’est pas en embuscade, l’actualité fait parfois surgir des histoires de personnes handicapées confinées dans leur logement. Plus que des faits divers, ces récits montrent que l’accessibilité des habitations et de l’espace public est une problématique collective. Pour Lili, membre du collectif féministe, intersectionnel et antivalidiste les Dévalideuses, cela illustre les «discriminations systémiques» que subissent les personnes en situation de handicap.
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A quels obstacles sont confrontées les personnes handicapées dans l’accès au logement ?
On se heurte à un problème de moyens, parce qu’on est assigné à vivre avec 904 euros par mois [le montant de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), ndlr], sous le seuil de pauvreté. Si on doit chercher un logement dans le parc privé, notre dossier ne passe que rarement. Dans le logement social, il y a une quasi-absence de logements accessibles pour les personnes à mobilité réduite. Et quand ils existent, ils sont parfois donnés à des personnes valides.
Comment expliquer ce manque de logements accessibles ?
Les personnes handicapées sont un impensé dans la vie en général, encore plus dans l’architecture. Si on prend les références qu’il y a encore dans les écoles d’architecture comme l’Homme de Vitruve de Vinci ou le Modulor de Le Corbusier, elles ne sont pas le parangon pour les personnes en fauteuil, notamment électriques. Si ces personnes doivent pouvoir passer partout, elles devraient être la norme. Mais surtout, les lois ne sont pas appliquées : la loi sur l’accessibilité universelle date de 1975. Elle a été réaffirmée avec la loi d