Dans la nuit de samedi à dimanche, quelque 300 à 400 migrants sont entrés dans un bâtiment vide de Gentilly, dans le Val-de-Marne. L’association United Migrants, qui les soutient, explique ainsi qu’il s’agit d’une «réquisition citoyenne» alors que cet endroit est «voué à la destruction». Le lieu, d’une surface de 8 000m² en banlieue parisienne, a été entièrement évacué dimanche en fin de journée.
Les forces de l’ordre, arrivées sur place, «ont stoppé les entrées puis invité les personnes à quitter les lieux, ce qu’elles ont refusé», selon la préfecture de police, qui ajoute que le responsable de l’association a été interpellé. Le parquet de Créteil indique de son côté qu’un des responsables de l’opération était en garde à vue pour «dégradation en réunion». «C’est un militant bien connu des services de police pour de nombreuses actions de ce type dans des locaux désaffectés impropres à l’habitation», rapporte une source proche du dossier.
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— Villejuif Insoumise (@VillejuifFI) September 4, 2022
Depuis hier soir 400 personnes occupent un bâtiment vide à #Gentilly, accompagnées par United Migrants. Ils sont toujours sur place et nassés par la police.
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«Ces 400 personnes sont sans domicile. Elles ont déjà épuisé les solutions temporaires de logement […]. Afin d’éviter de dormir une énième fois à la rue avec tous les dangers et difficultés que cela entraîne, elles ont décidé d’occuper ce lieu», argumente quant à elle l’association, assurant que «les habitant.e.s s’engagent à maintenir la propreté des lieux et à assurer une occupation calme dans le respect du voisinage». Il s’agit essentiellement d’exilés originaires d’Afrique ou d’Afghanistan, dont plusieurs familles.
La préfecture de police maintient malgré tout que «la constitution de ce squat est illégale et n’est pas adaptée pour héberger des personnes au regard de l’état du bâtiment et de l’absence d’électricité». Dimanche matin, «environ 300 personnes sont toujours sur place», dont «une quarantaine de personnes retranchées sur le toit pour éviter de se faire expulser», relate Xxxx, une militante associative présente sur place.