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Reportage

En banlieue parisienne, une entreprise en croisade contre les pannes d’ascenseurs

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Artisan du collectif Plus sans ascenseurs, Fouad Ben Ahmed a lancé une société d’«assistance à mobilité verticale» pour ne plus laisser sur le carreau les personnes à mobilité réduite dont la maison devient «une prison» en cas de panne.
Musa Jiowara, assistant à mobilité verticale, assiste Lucette Compain, 85 ans, pour utiliser la chaise monte escalier Vertimove, qui lui permet de pouvoir sortir de son immeuble. (Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
publié le 28 décembre 2024 à 16h28

Comme Lucette Compain, 85 ans, ne met quasiment plus le nez dehors, elle se consacre à sa passion, «les écrans». Sa fille n’a pas voulu qu’elle télécharge TikTok, mais elle se rattrape sur WhatsApp, où elle envoie des «fleurs virtuelles» à son copain Fouad Ben Ahmed. Des bouquets d’emojis et des encouragements pour celui qu’elle appelle en blaguant son «prince charmant» quand il lui tend le bras pour l’accompagner de sa porte à la table du salon. Les genoux de Lucette ne sont plus très fiables mais elle dit qu’elle ne s’est «pas rendu compte au niveau du cerveau [qu’elle] vieillissait». Et puis son corps le lui a rappelé : il y a quelques années, la vieille dame aux yeux bleus perçants est tombée et a «dévalé tout l’escalier» de son immeuble sans ascenseur au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).

C’est comme ça qu’elle a rencontré Fouad le «prince charmant» : en 2021, quand il a créé sa société destinée à monter et descendre les personnes en perte de mobilité de leurs logements, Lucette a fait partie des premières prises en charge. Depuis, les assistants qu’il emploie viennent régulièrement la chercher pour l’emmener à ses divers rendez-vous médicaux, à l’aide d’une chaise monte escalier répondant au nom à peine barbare de Vertimove. Sans cela, Lucette sera