Chez Sylvie Spekter, il y a quelques années, l’eau coulait par les prises quand il pleuvait, un lavabo s’était descellé car la cloison était pourrie et une fuite a fini par éventrer un plafond. Nouara K., 74 ans, elle, a arrêté de repeindre ses murs. Chaque hiver, il fallait recommencer quand l’eau s’infiltrait par les planches de bois de la façade. Pourtant, Sylvie, aujourd’hui retraitée, l’assure : «Je ne connais personne qui n’aime pas vivre ici.» Jamais ces deux habitantes de la cité Pierre-Semard, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) n’ont envisagé de déménager. Comme la Maladrerie, à Aubervilliers, Pierre-Semard fait partie de ces cités-jardins historiques et témoins d’un passé architectural particulier, aujourd’hui menacées par des projets de rénovation controversés.
Quand Sylvie et Nouara ont appris, à la fin du mois de juin, que le projet de démolition d’une partie des bâtiments était abandonné, elles ont ouvert le champagne. Car les toits pentus, les fenêtres obliques et les pontons en bois de cette cité aux allures de village de montagne, construite en 1986, resteront bien en place. Au terme d’une mobil