L’histoire, au milieu d’une forte vague de froid, avait choqué. Dans la nuit dans la nuit du 20 au 21 janvier, à Créteil dans le Val-de-Marne, un homme sans domicile fixe avait été découvert peu après 4 heures du matin par une patrouille de police en hypothermie sévère. Vingt minutes auparavant, l’homme tentait d’appeler le Samu pour demander de l’aide, sans que les secours n’envoient de véhicule médical.
Pris en charge par la police, il avait été transféré à l’hôpital Henri-Mondor avec pronostic vital engagé quelques heures après. Sa température corporelle était descendue jusqu’à 27°C. Le parquet de Créteil avait même dans un premier temps communiqué par erreur sur sa mort au Parisien, avant de rétropédaler quelques heures plus tard.
Enquête pour «non-assistance à personne en danger»
Ce mercredi 31 janvier, l’AP-HP, qui chapeaute le Samu du Val-de-Marne, a décidé de réagir. Auprès du Parisien, elle relate avoir écouté les enregistrements des échanges téléphoniques entre l’homme, âgé de 45 ans et alcoolisé, et le service de régulation médicale. Après un premier appel avec un assistant de ce service, l’homme, qui indique qu’il a du mal à se mouvoir, est mis en relation avec un médecin régulateur de la permanence des soins.
A lire aussi
Celui-ci, selon l’AP-HP, refuse la proposition «de lui envoyer une ambulance pour les urgences afin de comprendre pourquoi il a du mal à marcher. Le médecin, après avoir échangé avec ses collègues, dit au patient qu’il lui adresse la police pour venir le chercher et pour être mis au chaud chez eux. L’élocution du patient est lente. Le médecin est très patient, empathique et bienveillant durant toute la durée de la conversation. La conversation dure 5 minutes et 9 secondes».
Après cet appel, l’hôpital relate auprès du journal que le Samu contacte la police et demande une intervention pour un cas d’ivresse publique et manifeste, un choix priorisé à celui d’un véhicule de secours à victimes des pompiers de Paris. Une enquête pour «non-assistance à personne en danger» est en cours, ouverte par le parquet de Créteil et reprise par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire. «Les investigations doivent permettre de déterminer si ce délit peut être reproché à quiconque», selon le parquet de Créteil.