Les discussions se sont poursuivies jusqu’à tard dans la soirée. A deux jours du troisième anniversaire de l’explosion de la rue de Trévise, dans le IX arrondissement de Paris, un accord-cadre d’indemnisation des victimes a finalement été trouvé, ont annoncé mardi la Ville et les associations. Autour de la table pour cette réunion de médiation, les avocats de de tous les parties - la mairie de Paris, les associations, mais aussi le syndic de l’immeuble, les assurances et GRDF - étaient présents. Un Conseil de Paris extraordinaire doit désormais être convoqué pour valider cet accord lundi 17 janvier. Le 12 janvier 2019, 4 personnes ont été tuées et 66 autres blessés après une très forte détonation provoquée par une fuite de gaz. Plus de 400 riverains se sont retrouvés sinistrés.
Nous attendons un calendrier : Signature, passage au conseil de Paris, et , date de mise en œuvre réelle avec, enfin, une prise en charge des victimes pourra confirmer que l’accord cadre est validé ! @Anne_Hidalgo @egregoire @EmmanuelMacron https://t.co/uoJGWHAleR
— VRET-Victimes&Rescapésdel'ExplosiondeTrévise1201 (@VictimesTrevise) January 11, 2022
Cet accord-cadre est un soulagement, même s’il reste teinté d’amertume. «Le sinistre est évalué entre 200 et 300 millions d’euros, que la mairie de Paris crie victoire de mettre 20 millions d’euros sur la table au bout de trois ans est à mes yeux un peu indécent, si encore elle avait mis six mois…», regrette auprès de Libération Dominique Paris, présidente de l’association Trévise Ensemble. La mairie «devra compléter à un moment» selon Linda Zaourar, présidente de l’association Vret (Victimes et rescapés de l’explosion de la rue de Trévise), même si les autres parties impliquées dans l’explosion - le syndic, GRDF, l’assureur du conseil syndical Generali et l’entreprise de BTP Fayolle - abondent elles aussi le fonds.
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«Caractère exceptionnel»
L’accord contient la «reconnaissance du caractère exceptionnel de l’explosion selon des termes qui restent confidentiels», a indiqué Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) de la maire PS Anne Hidalgo chargé de l’urbanisme. Mercredi dernier, la Ville, mise en examen dans ce dossier et à qui les victimes reprochaient jusqu’ici de «jouer la montre», s’était dite prête à signer sans plus tarder l’accord-cadre d’indemnisation, alors que l’apport des autres parties impliquées, notamment le syndic de copropriété lui aussi mis en examen et le distributeur de gaz GRDF, reste confidentiel.
Emmanuel Grégoire avait annoncé début octobre que la Ville abonderait de 20 millions d’euros le fonds d’indemnisation «sans que cela présume de sa culpabilité». Il avait alors déclaré que cette somme constituait une «première étape».