En France, 80 % du patrimoine bâti est en béton. Ce matériau si banal, si présent qu’on le croirait inoffensif, est pourtant l’un des plus polluants et dangereux pour l’environnement au monde. Dans un livre érudit publié à la Découverte, Désarmer le béton, l’architecte Léa Hobson dynamite les idées reçues sur cet élément apparemment incontournable de l’industrie de la construction. Composé de ciment, de sable, de granulats et d’eau, sa recette nécessite des techniques d’extraction très invasives, sous terre et sous les mers, pour en obtenir les précieux ingrédients. Or, ni le sable, ni les granulats ne sont renouvelables : quand les sols ou les fonds marins sont épuisés, il faut dynamiter les montagnes et creuser encore plus profondément les carrières pour en obtenir, entraînant parfois des conséquences dramatiques – comme l’effondrement, en juillet 2024, d’un pan entier d’une montagne du Vercors à proximité d’une carrière d’Eiffage, à La Rivière (Isère).
Interview 
Léa Hobson, architecte : «Le béton est une arme de pouvoir»
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Impact sur la biodiversité, émissions de CO2, culte du neuf : la filière du béton est présentée comme incontournable dans le BTP. Une mainmise que l’architecte activiste propose de remettre en cause.
La friche de Fives Cail à Lille, ancienne usine en réhabilitation pour un renouveau urbain. (Lionel Pralus /Light Motiv)
Publié le 12/10/2025 à 15h22
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