Menu
Libération
A la porte

Les locataires aux revenus trop élevés devront quitter leur logement social, annonce le gouvernement

Crise du logementdossier
Le ministre délégué Guillaume Kasbarian a annoncé ce jeudi 11 avril dans une interview aux «Echos» que plus de 8 % des locataires de HLM ne seraient plus éligibles à un logement social s’ils en demandaient un aujourd’hui.
Il y a 5,2 millions de logements sociaux en France. (Arnaud Paillard/Hans Lucas via AFP)
publié le 11 avril 2024 à 22h06

Le gouvernement s’en prend désormais aux pauvres un peu trop riches. Le ministre délégué au Logement, Guillaume Kasbarian, a fait savoir ce jeudi 11 avril dans une interview accordée aux Echos qu’il souhaitait favoriser la sortie du logement social des locataires qui auraient «largement dépassé les plafonds de revenus». «Il y a des gens au sein du parc social dont la situation a largement changé depuis qu’ils se sont vu attribuer leur logement», défend le ministre dans les colonnes du quotidien économique. Il n’est donc pas «normal» selon lui que «1,8 million de ménages qui candidatent légitimement pour entrer» dans un logement social «soient empêchés de le faire».

Dans les Echos toujours, Guillaume Kasbarian a affirmé que plus de 8 % des locataires de HLM ne seraient plus éligibles à un logement social s’ils en demandaient un aujourd’hui. L’objectif serait donc de réexaminer régulièrement «la situation personnelle, financière et patrimoniale» de ces locataires. «Il faut réinterroger la pertinence à continuer à occuper un logement social de ceux […] qui ont pu hériter, ont parfois une résidence secondaire en leur possession, et dont le patrimoine – et c’est le sens de la vie – a évolué», poursuit le ministre, sans donner davantage de précisions.

Les locataires de HLM doivent d’ores et déjà répondre annuellement à une «enquête ressources» pour attester de leur situation économique. S’ils dépassent un certain plafond de ressources, leur bailleur peut majorer leur loyer, et s’ils font état de revenus encore plus élevés, leur bailleur peut dans certains cas refuser de renouveler leur contrat de location. Ces dispositions devraient être intégrées dans un projet de loi voulu comme un texte plus large pour favoriser le logement des classes moyennes et présenté en Conseil des ministres en mai, pour un examen au Sénat en juin.

Le texte doit également donner plus de pouvoirs aux maires dans l’attribution des logements sociaux ou dans la décision d’en vendre, a détaillé Guillaume Kasbarian. Le ministre s’est également engagé à maintenir «les objectifs cibles de 20 % à 25 % de logements sociaux» dans les communes concernées par la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain), dont la réforme à venir a suscité de nombreuses inquiétudes.