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Libération
Reportage

Les logements intermédiaires, l’astuce des maires de la Côte d’Azur face au manque de HLM ?

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Crise du logementdossier
A Antibes, Nice et Biot, sous-équipés en logements sociaux, la construction de logements intermédiaires s’accélère et pourrait entrer dans le calcul de la loi SRU, empêchant ainsi ces communes de payer des pénalités. Elus écolos et associations s’inquiètent de voir les délais d’accès aux HLM s’allonger.
La ville de Nice ne compte que 14,5 % de logement sociaux. Elle a écopé cette année d'une pénalité de 7 millions d’euros. (Valery Hache /AFP)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 3 mai 2024 à 17h29

A Antibes (Alpes-Maritimes), sous les pins parasols des quartiers résidentiels, deux projets immobiliers sont décalés dans le temps. Les promoteurs revoient leurs plans pour ces 117 nouveaux biens prévus dans le premier, 75 dans le second. Jean Leonetti, maire LR, leur a proposé l’intégration de 20 % de logements intermédiaires. Cette nouvelle catégorie d’habitation, aux loyers plafonnés et destinée aux personnes non éligibles au parc social, pourrait entrer dans le calcul de la loi SRU. C’est le projet du gouvernement pour loger la classe moyenne et pour rattraper le retard des villes en matière de logements sociaux et ainsi leur éviter de devoir payer de lourdes pénalités. Avec ses 13 % en la matière (sur les 25 % obligatoires), Antibes – comme d’autres villes azuréennes – met le pied dans la porte.

Le profil type d’un habitant d’Antibes est un ingénieur – ou une ingénieure – de 35 ans, qui vit en couple avec des enfants. «Et ils n’arrivent pas à se loger», constate Jean Leonetti. Sa ville est située au cœur de la technopole de Sophia-Antipolis. Ce bassin d’emploi est spécialisé dans l’intelligence artificielle et le numérique. Chaque année, 1 500 postes sont créés, passant de 29 000 salariés en 2010 à 43 000 aujourd’hui. «Cette tranche d’actifs a des salaires décents. C’est typiquement