Un paquet de papiers à dessin sous le bras, Wissem rentre à l’auberge de jeunesse après sa journée de cours à l’école d’architecture de Rennes. Il est 18 h 30 : un peu tard pour se replonger dans l’épuisante quête de logement, dans laquelle l’Algérienne de 20 ans est embringuée depuis son arrivée en France fin août. «Je vais regarder un peu les annonces, mais j’ai aussi du travail pour demain», soupire la jeune femme, découragée. «Soit on ne me répond pas, soit c’est une arnaque. C’est très rare de trouver un studio au loyer raisonnable et, même en colocation, il n’y a rien, explique-t-elle. Si ça continue, je me dis que je vais rentrer dans mon pays.»
«On est surchargé d’appels»
Pour l’heure, Wissem a trouvé refuge à l’auberge, comme beaucoup d’autres étudiants en cette fin septembre : sur les 106 lits, «facilement une trentaine» est occupée par des étudiants, informe le directeur Yannick Bélières. Un abri à 30 euros la nuit en dortoir, coûteux au mois mais bien moins cher que l’hôtel ou les locations saisonnières. Si l’établissement a l’habitude d’héberger quelques jeunes en rade autour de la rentrée, «c’est assez exceptionnel d’en avoir encore autant à cette période. On ne désemplit pas et on n’arrive pas à satisfaire tous ceux qui nous sollicitent».
Faute de toit, certains ont même dû recourir à l