Comment vivre décemment quand les tâches du quotidien, comme se laver ou se déplacer chez soi, deviennent quasiment impossibles, ou que le logement se transforme en prison à cause d’une marche à l’entrée de l’immeuble ou de pannes d’ascenseurs récurrentes ? Dans son rapport annuel sur le mal-logement, la Fondation Abbé-Pierre (en train de changer de nom au profit de celui de Fondation pour le logement des défavorisés) met cette fois l’accent sur la question du handicap. Plusieurs personnes touchées témoignent auprès de Libération d’un quotidien empêché jusque sous leur toit.
«Je dépends de mon mari pour sortir»
Hannah Aroquiassamy, 24 ans, Enghien-les-Bains (Val-d’Oise)
«Je suis en fauteuil roulant depuis le mois de juillet, à cause d’un syndrome d’Ehlers-Danlos et d’une spondylarthrite ankylosante [deux pathologies qui touchent les articulations, ndlr]. Avec mon mari et ma fille de trois ans, on habite à Enghien-les-Bains, au deuxième étage sans ascenseur. Ça va faire trois ans que j’ai entamé des démarches pour changer de l