Les Basques contre Airbnb, nouvel épisode. Le collectif «Vivre et se loger au Pays !», qui regroupe une trentaine d’organisations du monde associatif, syndical, culturel et politique, ne veut pas d’Airbnb dans sa ville de Bayonne. Réunis ce mercredi devant le siège de la Communauté d’agglomération Pays basque, ses membres ont distribué des autocollants «Airbnb nous expulse». Une délégation de manifestants a ensuite été reçue par les élus pour «réfléchir à un futur règlement» afin de «contre-attaquer fort», selon les organisateurs.
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La raison de ce rassemblement ? La suspension par le tribunal administratif de Pau, vendredi, d’une réglementation adoptée par la Communauté d’agglomération Pays basque qui entendait endiguer l’explosion des meublés touristiques. Elle obligeait les propriétaires à produire, pour chaque meublé touristique, un bien sur le marché locatif à l’année en compensation, dans la même ville et avec une surface équivalente.
La Communauté d’agglomération du Pays basque (158 communes) évalue à 12 000 le nombre de logements vacants et 42 000 celui des résidences secondaires, pour un territoire d’un peu plus de 300 000 habitants et en croissance démographique. Dans 24 communes de l’agglomération basque en zone tendue, plus de 16 000 meublés touristiques sont recensés actuellement, soit une augmentation de 130 % entre 2016 et 2020, selon l’Agence d’urbanisme Atlantique et Pyrénées.
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Des inscriptions «Le Pays Basque n’est pas à vendre» en langue basque ont fleuri depuis l’an passé sur des devantures d’agences immobilières et de maisons à vendre, ravivant le souvenir des années 2007 et 2008 quand avaient eu lieu des sabotages et plastiquages d’enseignes immobilières ou de résidences secondaires. En novembre, une manifestation pour le droit au logement avait rassemblé entre 6 500 et 8 000 personnes dans les rues de Bayonne.