En quarante ans de carrière dans la fabrique de la ville, Thierry Lajoie n’avait jamais vu ça : «avant, on avait soit une crise de l’offre, soit une crise de la demande. Là, on a les deux en même temps», témoigne le directeur général du promoteur Quartus. Dans la buvette du TGV qui file vers Cannes, où se tient de ce mardi jusqu’à vendredi le plus grand salon dédié à l’immobilier au monde, ils sont nombreux à faire le même constat. Comme chaque année depuis 1990, le Palais des festivals, la Croisette et la rade de Cannes vont accueillir des milliers de congressistes du monde entier. Avec un ticket d’entrée à 2 105 euros, il n’y aura pas de «vraies gens» comme au Salon de l’agriculture, mais des élus des grandes métropoles d’un côté, en quête de fonds pour financer leurs projets, et des investisseurs de l’autre (Blackstone, AXA Reim SGP, CBRE, Commerz Real AG…). Sans oublier les groupes de BTP et la myriade d’intermédiaires : promoteurs, architectes, banquiers, avocats, agents immobiliers, cabinets de conseil… En tout, 23 000 visiteurs sont attendus, en hausse de 15 % par rapport à 2021, selon l’organisateur du salon, le leader français de l’événementiel Reed Midem, qui se félicite aussi de la présence de «76 des 100 plus grands gestionnaires mondiaux, qui gèrent 4 000 milliards d’euros d’actifs».
Le Mipim, c’est la mise en relation de deux mondes que tout oppose a priori : l’élu communiste de Seine-Saint-Denis et le gestionnaire d’actifs chargé de placer au mieu