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Interview

Mayotte : «On ne peut pas faire disparaître les bidonvilles d’un coup de baguette magique, ni d’un coup de matraque»

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Cyclone Chidodossier
Après le vœu de François Bayrou d’«interdire et empêcher la reconstruction des bidonvilles», le tout sans mesures concrètes pour loger leurs habitants qui ont tout perdu dans le cyclone Chido, le directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre, Manuel Domergue, revient sur l’échec des politiques répressives pour lutter contre l’habitat informel.
Dans les ruines d'une "banga", à Mamoudzou, ce mardi 31 décembre 2024. (julien de Rosa/AFP)
publié le 31 décembre 2024 à 18h28

Si on interdit la misère, est-ce qu’elle disparaît ? Lors de sa visite éclair à Mayotte lundi 30 décembre, François Bayrou a insisté, en présentant son plan «Mayotte debout», destiné à reconstruire au plus vite l’île dévastée par le cyclone Chido, sur une mesure phare : l’interdiction pure et simple des bidonvilles, où vivrait près d’un tiers de la population mahoraise. Ce n’est pas tout. Le Premier ministre a promis d’empêcher la reconstruction des cases de tôles, les bangas en shimaoré, qui a pourtant commencé dès le lendemain de la catastrophe. Car pour ces habitants qui ont tout perdu, la priorité est d’avoir un toit sous lequel dormir – dans un témoignage recueilli