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Décryptage

Mayotte, une zone de non-droit pour les étrangers en situation irrégulière

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Département français depuis 2011, Mayotte n’en reste pas moins un territoire à part où les lois en matière d’immigration sont bien plus restrictives que dans l’Hexagone. Sans résoudre pour autant les nombreux problèmes de l’archipel.

Devant la préfecture de Mamoudzou, à Mayotte, en février. (Bastien Doudaine/Hans Lucas. AFP)
ParJulien Lecot
Journaliste - Actu
Publié le 22/04/2023 à 11h37

Wuambushu. Un drôle de mot vu de l’Hexagone, synonyme de vaste coup de force voulu par Gérald Darmanin qui doit consister à partir de ce week-end en une destruction de bidonvilles à Mayotte et expulsions massives de Comoriens en situation irrégulière. Une opération qui, avant même d’être officiellement annoncée, faisait le bonheur d’élus locaux tout autant qu’elle scandalisait les associations de défense des étrangers et des Comoriens – certaines prédisaient un «massacre à venir». Et une initiative qui rappelle surtout au grand public que ce petit archipel trop souvent ignoré au nord de Madagascar existe et que le gouvernement français se permet d’y mener une politique qu’il n’oserait faire dans l’Hexagone.

Depuis 1848 et la colonisation, et plus encore après les référendums de 1974 et de 1976 qui ont entériné ce rattachement quand les trois autres îles des Comores ont voté pour leur indépendance, Mayotte fait partie de la France. L’archipel est même devenu le 101e département français en 2011. Pourtant, les lois françaises ne s’y appliquent pas toutes. Ou du moins pas comme dans l’Hexagone, surtout quand i