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Recensement

Nuit de la solidarité : Paris compte 477 personnes sans-abri de plus que l’an dernier

Selon un décompte réalisé pendant la Nuit de la solidarité fin janvier et rendu public ce lundi 5 février, presque 3 500 personnes sans-abri ont été recensées dans la capitale. Une augmentation de 16 % par rapport à 2023.
Les bénévoles mobilisés sont allés à la rencontre des personnes sans-abri dans la nuit du 25 au 26 janvier. (Stéphane Mouchmouche /Hans Lucas / AFP)
publié le 5 février 2024 à 21h04

La promesse de 2017 d’Emmanuel Macron de ne plus avoir de personnes à la rue paraît bien loin. Près de 3 500 personnes sans-abri ont été recensées lors de la dernière Nuit de la solidarité à Paris fin janvier, un total en hausse de 16 % par rapport à 2023, a annoncé ce lundi 5 février la mairie de la capitale. L’an dernier, 3 015 personnes dans cette situation avaient été dénombrées. La hausse de 16 % correspond donc à 477 sans-abri supplémentaires.

Alors que le nombre de personnes dormant dans la rue avait nettement baissé lors de la crise sanitaire du Covid-19 «du fait d’une hausse du nombre de places d’hébergement, leur nombre réaugmente depuis 2023», pointe la municipalité. Pour l’adjointe aux solidarités Léa Filoche, «c’est un signal d’alarme clair qui doit réveiller le gouvernement pour remettre la question de l’hébergement au cœur des priorités».

Dans la capitale, les arrondissements du centre et du nord-est concentrent le plus de personnes à la rue : d’abord Paris centre (les quatre premiers arrondissements), où le nombre de SDF a bondi de 386 à 659 personnes, puis le XIIe où il augmente aussi dans de fortes proportions (de 274 à 457), et le XIXe où il diminue légèrement (380 au lieu de 400).

Sur les 3 500 personnes recensées, les trois-quarts «ont été rencontrées dans les rues de Paris et un quart dans des secteurs spécifiques» comme les talus du périphérique, les parcs et jardins, les gares, les bois de Boulogne et Vincennes ou les stations de métro.

Lors de l’épisode de froid intense au début du mois de janvier, le gouvernement a annoncé débloquer des crédits supplémentaires à hauteur de 120 millions d’euros, correspondant à 10 000 places en plus au plan national. Le sujet est une pomme de discorde récurrente entre l’Etat et la mairie, la seconde reprochant au premier d’être contrainte de se substituer à lui sur une compétence dont il a la charge.