C’est l’histoire d’une vieille rancœur qui s’accentue «depuis six ans», commence Angélique (1). Habitante d’un HLM allée des Frères-Voisin, dans le XVe arrondissement de la capitale, administré par le bailleur social Paris Habitat, elle s’exaspère : son immeuble cumule les problèmes. Des histoires de rats, de souris, de punaises de lit et de cafards empoisonnent l’existence de cette mère d’un enfant de 2 ans qui vit aussi avec sa mère de 84 ans. «Comme on a vu un rat chez moi, derrière la télé, j’achète des produits moi-même, car Paris Habitat ne fait rien.» Sa voisine, Michèle Ravisé, présidente de l’association de locataires (CLCV Avia Voisin), se joint à la conversation. Elle a du mal à contenir, malgré son tempérament posé, une colère ancienne : «Un locataire a eu un rat qui sortait de ses toilettes, un autre en a trouvé un sur son lit. Est-ce normal ? Pour les punaises de lit, j’ai dû traiter moi-même, avec de la vapeur. On a beau joindre le bailleur, ils ne répondent jamais !»
Des rongeurs dans les bacs à sable
Invitées à se joindre à la visite pour les besoins de cet article, deux employées de Paris Habitat arrivent, ce vendredi 3 octobre, ouvertes au dialogue. Emmanuelle Copin, directrice générale adjointe proximité et qualité de service, et Véronique Monge, directrice territoriale Sud-Ouest, tentent une première approche. «Nous voulons travailler avec vous», commence Véronique Monge. «Oui, eh bien, on en a gros sur la patate», rétorque Angélique. «On est dans la m