Par-dessus les marques des terrains de foot et de basket, une vingtaine de lits de camp ont remplacé les chasubles et les ballons. Le visage encore plein de sommeil, des femmes replient leurs duvets, vont et viennent à la douche, déjeunent, se reposent dans la grande salle aux murs vert et gris, avant que ne sonne l’heure d’affronter la matinée glaciale. Dehors, le givre a tout recouvert, mais à l’intérieur, il fait bon, même si les conditions sont sommaires.
A Montreuil (Seine-Saint-Denis), depuis le 18 décembre et comme chaque année depuis quatorze ans, ce gymnase – dont l’adresse reste anonyme, pour protéger celles qui ont vécu des violences – accueille au creux de l’hiver 25 femmes sans abri, orientées par le 115, dans l’idée non seulement de les mettre à l’abri dans la période la plus dure, mais aussi de faire une «mise à jour sociale», explique le maire de la ville, Patrice Bessac (PCF). C’est-à-dire de leur donner accès à un accompagnement administratif et médical, et les mener vers un hébergement plus pérenne à la fermeture du site, le 1er février.
«Je ne souhaite à personne de vivre dehors, surtout pas une femme»
Cette année, la capacité maximale a été atteinte quasiment dès le jour de l’ouverture, tant la demande est grande. Des «bonne année» résonnent sous le haut plafond. Autour de la grande table du petit-déjeuner, interrompues par le bruit du transpalette qui achemin