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Libération
Reportage

«On serait sortis, on aurait pris vraiment cher» : à Paris, les personnes sans abri ultra-vulnérables face à la canicule

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Pour protéger les SDF, mis en danger par les vagues de chaleur, la capitale a tenté cette année de mettre en place un «Plan grand chaud», sur le modèle du «Plan grand froid». Mais les élus dénoncent l’inaction et le manque d’anticipation de l’Etat.
3 507 personnes vivent à la rue dans la capitale, selon le décompte réalisé en janvier lors de la Nuit de la solidarité. (Thibaud Moritz/AFP)
publié le 2 juillet 2025 à 10h50

On pousse la porte et un petit soupir de soulagement : enfin quelques degrés de moins. En ce mardi 1er juillet, derrière la façade d’un bel immeuble parisien, la grande pièce peinte de vert clair et aux chaises disposées le long des murs a des allures de refuge climatique. Dans cet accueil de jour du XIVe arrondissement de Paris, au milieu du ronron des ventilos et de la tondeuse à cheveux, des personnes sans domicile se retrouvent pour «s’abriter, se désaltérer, se reposer», explique Kamel, assis près de l’entrée.

Dehors, la ville suffoque sous 38 °C. Selon les recommandations officielles en ce mardi caniculaire, mieux vaut rester chez soi, volets fermés, télétravailler, s’hydrater. Mais encore faut-il avoir un chez-soi. Pour les 3 507 personnes qui vivent à la rue dans la capitale, selon le décompte réalisé en janvier lors de la Nuit de la solidarité, difficile d’échapper aux températures infernales de ces derniers jours.

La chaleur, pour les personnes sans domicile, constitue un danger mortel, au moins autant que le froid. Et pourtant, les mesures de mise à l’abri déployées en cas de vague de froid n’ont pas vraiment d’équivalent en été, alors même que les épisodes de forte chaleur se font de plus en plus fréquents, violents et précoces avec le changemen