«Regarde, les voilà», lance Moutaka Kanté, en pointant la douzaine de camions et motos de police qui traversent la place de l’hôtel de ville de Paris avant de se garer dans une rue adjacente. Depuis une semaine, plus de 200 personnes exilées, dont une majorité de femmes et d’enfants, dorment devant l’institution municipale pour réclamer des places d’hébergement durable. Ce mardi 12 août au petit matin, à 6 h 30, la préfecture de la région Ile-de-France a procédé à leur évacuation dans le calme. Parmi eux, Moutaka Kanté et sa femme, enceinte de six mois, originaires du Mali.
Durant toute la matinée, des agents de l’Etat et des membres de l’association France Terre d’asile sont allés à la rencontre des familles pour leur proposer des solutions d’hébergement. Le tout sous la surveillance d’un important dispositif policier. «On n’a rien en Ile-de-France», répète pour la énième fois une médiatrice, en s’adressant à une famille à qui on demande de choisir, dans la foulée, entre Marseille ou Bourges pour y rejoindre un sas d’accueil tempora