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Libération
Reportage

«Je ne veux pas partir et laisser mon travail ici» : le campement des exilés de la rue installé devant l’hôtel de ville a été évacué

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Installées depuis une semaine devant l’hôtel de ville de Paris, plus de 300 personnes ont été évacuées dans le calme par les services de la préfecture, mardi 12 août. Un quart d’entre elles ont accepté d’être transférées dans un SAS régional.
Des personnes qui dormaient depuis une semaine devant l'hôtel de ville lors de leur évacuation, mardi 12 août. (Stéphane Lagoutte/MYOP.Libération)
par Julien Grohar
publié le 12 août 2025 à 10h04

«Regarde, les voilà», lance Moutaka Kanté, en pointant la douzaine de camions et motos de police qui traversent la place de l’hôtel de ville de Paris avant de se garer dans une rue adjacente. Depuis une semaine, plus de 200 personnes exilées, dont une majorité de femmes et d’enfants, dorment devant l’institution municipale pour réclamer des places d’hébergement durable. Ce mardi 12 août au petit matin, à 6 h 30, la préfecture de la région Ile-de-France a procédé à leur évacuation dans le calme. Parmi eux, Moutaka Kanté et sa femme, enceinte de six mois, originaires du Mali.

Durant toute la matinée, des agents de l’Etat et des membres de l’association France Terre d’asile sont allés à la rencontre des familles pour leur proposer des solutions d’hébergement. Le tout sous la surveillance d’un important dispositif policier. «On n’a rien en Ile-de-France», répète pour la énième fois une médiatrice, en s’adressant à une famille à qui on demande de choisir, dans la foulée, entre Marseille ou Bourges pour y rejoindre un sas d’accueil tempora