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Nomination

Patrice Vergriete, du ministère du logement à l’agence pour la rénovation urbaine

Crise du logementdossier
Le maire divers gauche de Dunkerque, ancien ministre du Logement et des Transports dans gouvernements Borne et Attal, a été nommé ce vendredi par Emmanuel Macron à la tête de l’Anru.
Patrice Vergriete, le 31 juillet 2024. (Xose Bouzas/Hans Lucas)
publié le 31 janvier 2025 à 10h28

Le poste était vacant depuis janvier 2024. L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), qui pilote la transformation des quartiers populaires, connaît son nouveau président. Il s’agit de Patrice Vergriete, le maire divers gauche de Dunkerque et ex ministre du logement et des transports dans les gouvernements Borne et Attal. «Patrice Vergriete est un grand connaisseur des enjeux du logement, de l’urbanisme, de la politique de la ville et des politiques de renouvellement urbain», a indiqué l’Anru dans un communiqué, le décrivant comme «très engagé» sur ces thématiques en tant qu’élu local.

Le maire - divers gauche - de Dunkerque, également président de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD), a été un ministre délégué chargé du Logement de juillet 2023 à janvier 2024, puis en charge des Transports sous Gabriel Attal, pendant les Jeux olympiques, avant de retrouver son fauteuil de maire de Dunkerque (DVG) en septembre. Polytechnicien, ingénieur général des Ponts, docteur en aménagement, son père était ouvrier chaudronnier aux Chantiers de France et sa mère femme au foyer. Maire de Dunkerque, il a mis en place une politique de gratuité des transports publics et de réindustrialisation, grâce à l’implantation d’usines de batteries électriques.

La présidence de l’Anru était restée vacante depuis la nomination en janvier 2024 au gouvernement de son ancienne patronne Catherine Vautrin. Cette nomination intervient à un moment charnière pour l’avenir de l’agence, alors qu’un rapport sur le bilan de son action, initialement attendu pour l’été 2024, doit permettre de définir les vingt prochaines années du renouvellement urbain.

«L’Anru est une agence à durée déterminée», avait expliqué en septembre l’un de ses représentants à l’AFP, faisant référence à la fin prochaine de son programme phare, le NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain). Née par un décret du 9 février 2004 sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo, ministre chargé de la Ville puis du Logement, l’Anru pilote de spectaculaires opérations de démolition de tours et barres d’immeubles et de rénovation de logements, pour désenclaver les quartiers populaires et améliorer la qualité de vie, la mixité sociale ou la sécurité. Dans le premier programme (PNRU), achevé en 2021, elle a engagé 11,3 milliards d’euros, avec des effets tangibles sur le niveau de vie dans les quartiers les plus ciblés mais beaucoup moins dans ceux où les opérations ont été moins intenses, selon un rapport de France Stratégie publié en février 2024.

Le deuxième programme (NPNRU), débuté en 2014, avec un budget de 12 milliards, intègre de nouvelles dimensions, notamment environnementales, et doit s’achever en 2030. Les programmes de démolition-reconstruction se heurtent néanmoins à la contestation de collectifs sur le terrain, qui dénoncent des opérations trop brutales, peu concertées avec les habitants, ou encore une «gentrification» excluant les plus pauvres de leur quartier d’origine. «L’Anru transforme le quotidien de millions de Français depuis plus de 20 ans […] Je suis donc fier de concourir à la fabrication de la ville de demain, une ville adaptée à toutes les transitions qui ne laisse aucun habitant, aucun quartier en marge de la société», a déclaré l’ancien ministre, cité dans le communiqué de l’agence.